Les plantes médicinales sont utilisées depuis la nuit des temps. Adoptez au jardin les plus courantes. Apprenez à les cultiver et à les récolter.
Les plantes médicinales ont la particularité de contenir des substances capables de soulager des maux ou de guérir les maladies. On vous explique tout avec les conseils de Minutes Maison, spécialiste des plantes et fleurs du jardin.
Sommaire
Les plantes médicinales : une médecine d’hier
Ces plantes curatives, appelées autrefois « simples », constituaient la base des remèdes dits « de bonne femme » (les époques changent et heureusement !). Cette appellation peut venir soit du latin fama, renommée, réputation, que l’on retrouve par exemple dans l’expression « mal famé« , soit de la « bonne femme » que l’on appelait et qui guérissait, bien avant la venue du médecin. Le mot « simple », employé au Moyen Age dans l’expression « remède simple », qualifie les médicaments constitués d’un seul élément par opposition aux mélanges « alambiqués » de la médecine savante. Par la suite, ce terme s’appliquera uniquement aux plantes médicinales. De tous temps l’homme a utilisé les plantes pour se soigner. La réputation de beaucoup d’entre elles est forgée par l’usage, parfois par les superstitions.
Plantes médicinales : des bienfaits attestés
Des incertitudes ont fait utiliser de nouvelles plantes médicinales et en abandonner d’autres. Jusqu’à ce que la science moderne, à partir du XIX siècle, permette l’identification de nombreuses substances actives, et confirme les utilisations phytothérapiques ancestrales. Ainsi, au siècle dernier, des constituants assez semblables furent identifiés dans le saule et la reine des prés, presque simultanément. Deux plantes différentes qui étaient utilisées jusqu’alors pour leurs propriétés anti-rhumatismales et anti-inflammatoires. Quelques années plus tard, on synthétisa ce type de molécule qui donna le médicament le plus connu : l’aspirine.
1. La sauge sclarée
Famille : Lamiacées. La sauge sclarée est une bisannuelle (parfois vivace) donnant la première année une belle rosette de 40 à 50 cm de diamètre. La deuxième année, des hampes qui peuvent atteindre, voire dépasser 1 m (si le sol est suffisamment riche) se développent, portant d’amples grappes terminales de fleurs bleues (quelquefois blanches).
Cette plante aromatique est utilisée en parfumerie. La forte odeur des feuilles rappelle un peu le pamplemousse.
Culture : cette plante originaire des régions méditerranéennes est rustique sous nos climats. Elle tolère autant les sols secs que les sols assez frais. Compte tenu de sa taille impressionnante, on lui réservera l’arrière-plan des massifs. Semez-la au printemps et repiquez-la en godets ou en pleine terre vers la fin de l’été. Elle fleurit l’année suivante, en juin-juillet. La sauge sclarée se ressème naturellement. Cueillette et conservation : coupez les tiges, prélevez les feuilles et faites-les sécher à plat, en couche mince.
2. La reine des prés
Famille : Rosacées. La reine des prés est une plante vivace, rustique sous nos climats. Elle croit en rosettes de feuilles très denses qui forment de belles touffes vert foncé de 50 à 60 cm de diamètre d’où partent des hampes florales dressées atteignant facilement 1,20 m hauteur Celles-ci sont terminées par des grappes compactes de fleurs blanches très décoratives.
Culture ; pIantez-la à l’automne. Bien qu’elle pousse naturellement dans les milieux humides, n’hésitez pas à la cultiver en sol plus sec. Réservez-lui, de préférence, une exposition ensoleillée à la mi-ombre elle risquerait des attaques d’oïdium. Sa floraison estivale est échelonnée ; elle débute fin juin et s’étale sur juillet / aout.
Cueillette et conservation : coupez la tige fleurie un peu au-dessus du collet. Faites-en des bouquets que vous suspendrez tête en bas dans un endroit sec et aéré.
Après dessiccation, coupez finement aux Ciseaux les fleurs seules (plus efficaces) Ou coupez plus grossièrement la plante entière. Conservez dans des sachets de papier.
3. Le houblon
Famille : Cannabacées. Le houblon est une plante vivace grimpante qui peut développer des tiges de plus de 5 m de longueur. Le houblon est dioïque, les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des pieds différents. Seuls les pieds femelles sont cultivés pour l’élaboration de la bière. Ce sont eux que l’on retrouve au jardin, pour le décoratif de leurs inflorescences (ou cônes).
Culture : installez les plants à exposition ensoleillée en sol riche. Un bon palissage sur un treillage, une gloriette ou un arceau est exigé, pour éviter toute impression de négligé. Pincez les jeunes rameaux pour provoquer une ramification.
Cueillette et Conservation : détachez les petits « cônes » des fleurs femelles de leur tige. Faites-les sécher sur du papier absorbant, en couche mince, en les retournant délicatement pour éviter la perte de la lupuline, poudre Impalpable qui constitue la matière active.
4. Le souci
Famille : Astéracées. Parmi les nombreuses variétés de souci commercialisées la plus utilisée par les producteurs de plantes médicinales, et une des plus belles, est ‘Corniche d’or’ : fleur orange à cœur noir. Cette plante annuelle qui croit en touffe assez dense atteint 40 à 50 cm de hauteur pour un étalement équivalent.
Culture : le souci est très facile à cultiver. Semez en place tôt au printemps (février mars) ou repiquez des plants achetés en godets.
Le début de la floraison sera fonction de la date de semis ou de repiquage ; peut intervenir dès la mi-juin pour s’étaler sur une bonne partie de l’été. Veilliez à éliminer les fleurs fanées pour éviter à la plante de s’épuiser, et pour garder au massif sa splendeur. Après une première culture, les semis naturels de soucis sont abondants.
Cueillette et conservation : coupez las tiges fleuries, effeuillez les capitules, pour les tisanes, faites sécher sur du papier absorbant, enfermez les pétales dans un récipient à l’abri de la lumière. Pour les pommades, utilisez les pétales frais.
5. Le romarin
Famille : Lamiacées. Le romarin officinal est un sous-arbrisseau des régions méditerranéennes pouvant atteindre 2 m, voire 3 m de hauteur. Généralement rustique sous le climat parisien, il peut présenter quelque sensibilité aux grands froids
Culture : selon l’optique choisie (aromatique ou ornement), taillez-le à volonté ou laissez-le pousser librement. Il existe diverses variétés : à port dressé ou rampant, feuilles vert foncé ou vert clair, fleurs bleues ou blanches. Attention aux attaques de champignons parasites qui provoquent un brunissement des rameaux.
Cueillette et conservation : coupez au sécateur des branches de romarin. Faites-les sécher à plat ou suspendues en bouquets. Effeuillez ensuite les branches en ne gardant que les feuilles. Passez-les par petites quantités dans un moulin à café en appuyant brièvement trois ou quatre sur le bouton électrique. Conservez dans un récipient étanche.
Et aussi, en porte bonheur
Le trèfle
Qui n’a jamais cherché à quatre pattes cette fameuse petite feuille à quatre folioles de l’une des plantes les plus répandues dans nos campagnes : le trèfle rampant (Trifolium repens) ? De cette anomalie génétique, plutôt rare dans la nature, est née une variété (‘Purpurascens Quadrifolium’) que chacun pourra planter dans son jardin. Dans son Encyclopédie des herbes magiques, Scott Cunningham fait remonter la réputation de porte-bonheur du trèfle aux druides qui le considéraient comme une « herbe météorologique de bon augure » ; à l’approche d’un orage, les trèfles redressent leurs feuilles.
On pourra aussi planter avantageusement, dans les sols acides et à mi-ombre, des oxalis dont le feuillage ressemble au trèfle à quatre feuilles.
Le muguet
Le muguet (Convallaria majalis), autre porte-bonheur réputé, fera au jardin de jolis tapis feuillés, aux clochettes très odorantes. Cette coutume aurait d’ailleurs été instituée par Charles IX en 1566 lors d’un passage dans la Drôme. Il reçut un brin de muguet comme porte-bonheur ; le geste lui plut, il demanda à ce que chaque premier mai, chacun offre un brin de muguet à ceux qui lui étaient chers.